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David Traoré, frère de Bertrand : « A tort ou à raison, Aristide a chié sur tout le monde »

Ce mercredi 6 avril 2022, David Traoré, frère ainée d’Alain et Bertrand, par ailleurs agent de ce dernier, s’est exprimé sur la crise au sein du football burkinabè. Dans « sa modeste contribution », il évoque la nécessité de d’une refondation du sport-roi afin de ne pas retomber dans une période de disette. Il ne manque pas l’occasion d’adresser une pique à Aristide Bancé dont la vidéo avait enflammé les réseaux sociaux. Voici in extenso le texte publié sur sa page Facebook.

Pour le développement du football au Faso, pour le sacrifice et le courage de nos joueurs sur les pelouses africaines au détriment de leur intégrité physique et de leur carrière professionnelle, je refuse la fatalité du silence, de l’indifférence face à cette cacophonie au sein des instances dirigeantes de notre football. Je refuse cette attitude infantilisante d’être pro-BANSSE ou pro-SANGARE voire pro-AMADO, ou pro-KAMOU ou que sais- je encore.

Cette guerre des clans qui a commencé avant les élections fédérales du 22 août 2020, et qui s’est poursuivie ensuite sous d’autres formes doit cesser, car on ne peut pas être éternellement en campagne électorale. Il faut rompre avec le cercle vicieux du perpétuel recommencement et des querelles intestines, voire de guerres d’ego sous l’autel d’intérêts inavoués…

Aidez-moi à dire à notre président de la Fédération burkinabè de football M. Lazare Banssé qu’il est en grande partie responsable de tout ce qui se passe au sein de notre football car il est tout simplement le patron, celui qui a été voté le 22 août 2020 à Bobo sur la base d’un programme, l’unique représentant des 13 ligues régionales de football au Faso, des 36 clubs de ligues (1,2) masculines, des 20 clubs de ligue (1,2) féminines, des 10 districts et des nombreux clubs non affiliés…

Aidez-moi à rappeler à notre président qu’il est le représentant de toutes ses associations innombrables dont les membres de son comité exécutif sont l’émanation, et qu’à ce titre Mr Lazare Banssé a l’obligation de réussir son mandat en cultivant la paix, la solidarité, l’écoute, le consensus, le dialogue, un langage de vérité et le respect entre tous les membres de la grande famille du football burkinabè parce que malgré la situation sécuritaire, économique, sociale et politique délétère de notre pays, le football à travers les chevauchées héroïques de nos Étalons demeure un puissant facteur de fierté, de patriotisme, de cohésion sociale et d’union nationale !

Aidez-moi encore à lui dire qu’il doit se rappeler les fondamentaux de son programme de campagne : 1) s’inscrire dans la continuité de l’œuvre de son prédécesseur Sita Sangaré en mettant au service de notre football son “savoir-faire et savoir-faire faire”; 2) faire du BF une grande nation du football non pas uniquement à travers les résultats de l’équipe nationale A des Étalons mais aussi à grâce aux grands chantiers qu’il comptait mettre en place après son élection pour :

Améliorer l’organisation de notre football, accroître l’offre en infrastructure et équipement sur toute l’étendue du territoire, promouvoir l’expertise nationale à travers les sélectionneurs locaux et la formation de cadres qualifiés, pérenniser la préparation de la relève des jeunes par l’octroi de nouveaux financements au bénéfice de la formation des jeunes en club, améliorer l’environnement du footballeur par l’accompagnement technique des clubs, la sécurité sociale et salariale des joueurs et la construction d’un centre médico-sportif de la FBF, promouvoir le football féminin grâce aux tournois OSEP et USSU-BF, mobiliser et diversifier les sources de financement du football, augmenter les subventions à 30 millions d FCFA , etc.

Aidez-moi enfin à rappeler au Président que si nous n’apprenons pas à cultiver la paix et la solidarité au sein des instances dirigeantes de notre football (COMEX, CCA, UNSE, ligues et clubs), la cohésion du groupe Étalon sera forcément et fortement entachée car les joueurs ne vivent pas en autarcie. Ce qui aura pour conséquence des résultats désastreux du onze national dès 2023 tandis que nos clubs continueront à faire de la figuration en campagne africaine puisqu’en bagarre au sein de la FBF et des ligues sous le couvert des différents clans…

À tous les membres de clans déclarés ou non (et j’en fais partie), je rappelle qu’en football rien n’est jamais pris pour acquis. L’on pourrait se retrouver dans la période des années 2000 pendant lesquelles l’on était soit incapable de se qualifier, soit incapable de la moindre victoire en phase finale de CAN parce que nos différentes sélections étaient minées par les querelles intestines des dirigeants, de guerre de régionalisme ou de clan entre joueurs, de problèmes de prime, et des questions de légitimité de sélection, etc.

Messieurs les dirigeants et patrons de l’ombre du football burkinabè, il est grand temps de vous hisser à la hauteur des enjeux et de rompre avec ce cercle vicieux de crise et de perpétuel recommencement ! Si en moins de 10 ans, les Étalons ont pu nous hisser 3 fois dans le carré d’as de la CAN (2013, 2017, 2022), notre fédération peut-elle en dire autant dans le concert des fédérations affiliées à la CAF en terme de leadership ? La Fédération burkinabè de football peut-elle s’enorgueillir de figurer parmi les associations les plus influentes du continent telles que la FECAFOOT du Président Eto’o, la Fédération Royale Marocaine de Football du Président Lekjaa, la Fédération Sénégalaise de Football du Président Senghor, la SAFA sud-africaine, l’Egypte, le Ghana … ? En tant que fédération ou nation avons-nous su capitaliser les efforts et exploits de notre équipe nationale de 2013 à nos jours ? Dans ce contexte de conflit perpétuel, de guerre des tranchées, de dénonciation de non-respect des statuts de la FBF, de diffamation et de procès en justice, peut-on objectivement prétendre remporter la CAN ?

La énième crise née du dérapage du BIG sur les réseaux sociaux doit nous interpeler plus que jamais sur l’urgence du dialogue, de la prise de conscience de nos erreurs collectives et individuelles. A tort ou à raison, Aristide a chié sur tout le monde. Aurons-nous le courage de nettoyer la merde putréfiante dont il nous a arrosé où devenons nous faire comme lui : déféquer en plein air ?

Ps: Ceci est ma modeste contribution pour une refondation de notre football qui a tant d’avenir !

Dr David Traoré

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