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LAETITIA BAMBARA: « Ça a été une évidence pour moi de représenter fièrement le Burkina Faso »

Médaillée d’argent aux championnats d’Afrique en 2012, puis championne d’Afrique en 2014 à Marrakech au lancer de marteau, l’athlète burkinabè Laetitia Bambara a également remporté les jeux africains en 2015 à Brazzaville en battant son propre record avec un jet à 66,91 m. Cette trentenaire, née le 30 mars 1984 à Bordeaux, a fait un choix déterminant dans sa carrière en 2012 en optant de défendre les couleurs du pays de son père, le Burkina. Dans cet entretien exclusif accordé au site www.letalon.net, la championne d’Afrique revient sur des faits marquants de sa vie et de sa carrière d’athlète.

La lanceuse de marteau burkinabè, Laetitia Bambara après son titre de championne en 2014 à Marrakech

Letalon.net : Comment as-tu découvert cette discipline. ?

Laetitia Bambara : J’étais déjà dans l’athlétisme. Et mon club avait besoin d’une personne au lancer de marteau pour apporter des points au club. Donc on m’a dit : « Laetitia est-ce que tu veux bien pour le club faire le lancer de marteau ? ». J’ai accepté. Depuis lors, c’est devenu ma discipline principale.

Cela veut dire que tu as fait toute ta carrière en France ?

Exactement ! Je suis Franco-burkinabè et je suis née en France. J’ai commencé l’athlétisme là-bas où je me suis formée. C’est à partir de 2012 que j’ai décidé de représenter le Burkina Faso. Cela me tenait à cœur de promouvoir cette discipline sportive qui est peu connue au Burkina. C’est ainsi que je me suis lancée en 2012.

Avant 2012, connaissais-tu déjà tes origines, ton pays ?

Bien sûr ! J’ai effectué plusieurs séjours au Burkina Faso. Je connaissais donc déjà le pays avant de me lancer.

La décision de représenter le Burkina Faso a-t-elle été facile à prendre ?

Le choix a été facile puisque j’ai la chance d’avoir cette double culture française et burkinabè. Pour moi ça a été une évidence de représenter le pays de mon père. J’ai choisi de représenter fièrement le Burkina Faso.

Dans le domaine du sport, il existe une multitude de discipline. Peux-tu nous parler de tes premiers pas. Pourquoi le choix de l’athlétisme ?

Au départ, je pratiquais le même sport que ma sœur. Notre mère nous amenait au même sport, car c’était plus facile pour elle de s’organiser. Nous avons fait pas mal de sports, de l’équitation, du basketball. Mais, c’est à l’athlétisme que je me suis révélée. J’ai donc continué sur cette voie. Je trouve que c’est un sport complet qui forge. Je me suis ensuite spécialisée dans le marteau parce que j’avais des prédispositions dans le lancer. J’étais grande et assez explosive.

Tu as fait plusieurs séjours au Burkina. Quels ont été tes impressions lors de ton premier séjour ?

Mes tous premiers contacts, c’était en 1991 quand j’avais huit ans. Ce sont des souvenirs d’enfant, mais ça m’a beaucoup marqué de voir ma famille et de voir comment se passe la vie ici. Après, j’ai fait plusieurs séjours pour garder le contact avec le Burkina. J’ai de la famille ici, donc je suis chez moi ici.

Athlète internationale confirmée, plusieurs fois médaillée, de la France qu’elle regard as-tu sur l’athlétisme au Burkina ?

Il y a quand même un bon niveau en Afrique au niveau du lancer de marteau. Le niveau est relevé. Nous avons également un très bon niveau en athlétisme avec Marthe Koala, Fabrice Zango qui montent et performent. Cela veut dire que l’athlétisme burkinabè est en plein essor. Il y a du niveau au Burkina et c’est formidable.

Ta discipline est très peu pratiquée ici au Burkina. Lors de tes récents passages au pays as-tu eu des contacts avec ces jeunes qui s’adonnent au lancer de marteau pour partager ton expérience ?

Fin 2017, j’ai fait un séjour au Burkina Faso. Je me suis rendu au stade du 4-Août où j’ai pu rencontrer des athlètes de plusieurs disciplines. J’ai pu parler de mon expérience. Je leur ai dit de ne pas lâcher l’entrainement, de persévérer même si c’est dur parfois mais aussi de continuer leurs études tout en s’entrainant, car on ne vit pas d’athlétisme. J’ai vraiment insisté sur ce double projet de mener de front l’athlétisme et les études.

Après avoir goûté à plusieurs disciplines, c’est au lancer de marteau que Laetitia a trouvé sa voie

Parlant justement de projet, envisages-tu un jour ouvrir une école ou encore t’installer au Burkina ?

Ça pourrait être un de mes projets. Après, je n’ai pas encore bien défini le projet. Il faut vraiment que je m’épanche sur la question. Toujours dans le domaine du sport, je vais essayer de promouvoir le lancer de marteau parce que je connais mieux ça et essayer d’amener les jeunes à l’amour du sport. Ce sont des projets que je n’ai pas encore vraiment muris. Pourquoi ne pas créer une association pour aider les athlètes pour tout ce qui est matériels sportifs par exemple ? En 2017 quand je suis venu, j’ai vu que les lanceurs de poids n’aveint pas de chaussures. Or, c’est très difficile de faire du lancer sans chaussures. Alors, pourquoi ne pas faire une association dans ce domaine ? Mais comme je l’ai dit, il faut que je murisse sérieusement la réflexion.

Quels sont tes projets dans l’immédiat ?

Je travaille depuis 2009. Donc, je ne fais pas que du sport parce qu’on ne peut pas vivre du lancer de marteau. J’ai des journées assez longues. De neuf heures à dix-sept heures, je travaille. De dix-huit heures à vingt-et-une heures, je m’entraine avant de rentrer chez moi. Comme ça si jamais le sport ne marche plus, je sais que j’ai un travail à côté. C’est pour cela que j’insiste pour que les jeunes continuent leurs études pour avoir, par la suite un travail.

Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes burkinabè qui ont envie de faire comme toi ?

Je leur conseille de persévérer dans ce qu’ils entreprennent même si ce n’est pas évident tous les jours. L’athlétisme est un sport assez ingrat. Tu peux t’entrainer toute l’année être constante et puis l’année suivante battre tous tes records. C’est donc un sport très dur. Je leur dit de continuer et surtout de bien travailler à l’école et d’avoir un projet professionnel bien ficelé de sorte à pouvoir mener de front le sport et les études.

Entretien réalisé par Yiyé Yannick BAZIE (www.letalon.net)

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