Sa démission était attendue depuis un certain temps, au vu des résultats et du jeu produit par l’équipe des Etalons. C’est désormais officiel ! Mais, si le sélectionneur germano-français était toujours en course pour l’atteinte des objectifs fixés par son employeur, celui-ci n’a pas hésité à virer son employé. Retour sur les non-dits de cette affaire.
Après moins d’un an de bons et loyaux services, Gernot Rohr a quitté l’encadrement technique de la sélection burkinabè. Il annonçait sur son compte Facebook : « Chers amis, à la veille des fêtes de Noel, un message de paix et d’amitié à vous tous. J’en profite pour vous annoncer ma décision de quitter le Burkina Faso en janvier prochain, pour des raisons professionnelles et personnelles. Une année de transition va s’achever, aussi pour les Etalons avec la qualification pour les éliminatoires de la coupe du monde 2018 et la finale aux jeux africains de Brazzaville ».
Si la décision n’a pas surpris le moins du monde le public sportif burkinabè qui ne l’avait d’ailleurs jamais adopté, c’est le timing qui a surtout surpris. En effet, l’ex-sélectionneur du Mena du Niger et des Panthères du Gabon était sur la bonne voie, en dépit d’un jeu poussif et d’un management laissant à désirer. Sur les objectifs fixés, Gernot Rohr était sur la bonne voie car toujours en course pour la qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, Gabon 2017 et qualifiés pour la phase ultime des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, malgré une qualification sans conviction contre le Bénin.
Des non-dits
Malgré tout, la Fédération burkinabè de football et son président Sita Sangaré n’ont pas hésité à virer leur employé, moins d’un an après sa nomination. La raison principale tient au fait que l’actuel président de la Fédé, soucieux de la réélection pour un second mandat et de la baisse de sa côte de popularité, a entrepris de fédérer autour de lui les personnes à même de lui faire remporter les prochaines élections fédérales. D’ailleurs, un de ses proches qui a souhaité garder l’anonymat raconte : « Le colonel sait que la donne a changé. Ses amis qui le soutenaient ne sont plus là. Il sait que ce sera difficile de rempiler. Donc, il ne peut plus s’entêter dans son choix, car il sait que l’opinion est défavorable à Gernot Rohr. En plus, l’équipe ne convainc pas sur le terrain. Il sait qu’une non-qualification à la CAN et au mondial lui serait fatale. Il a agi en conséquence ». Voilà qui est bien dit !
Ainsi, entre le dernier match contre le Bénin avec l’accrochage avec Alain Traoré et la démission de Gernot Rohr annoncée sur sa page Facebook le samedi 19 décembre, plusieurs réunions ont eu lieu entre les membres fédéraux, notamment entre les différents vice-présidents. En effet, 2 rencontres ont eu lieu entre les membres cités avec pour seul ordre du jour l’avenir de Gernot Rohr. Lors de ces réunions secrètes, l’unanimité n’a pu être trouvée. Le président de FBF aurait décidé, selon une source interne à la structure fédérale, de prendre ses responsabilités. Il aurait alors affirmé que peu importe que l’unanimité soit trouvée ou pas, sa décision était prise.
C’est alors que le 1er décembre, le président et ses vice-présidents convoquèrent le coach et son conseil pour une réunion expresse. Lors de cette rencontre, les deux parties ont convenu de se séparer à l’amiable. Mais aussi la fin du mois de décembre au en début janvier pour l’annoncer publiquement et de façon commune. Toutefois, Gernot Rohr a décidé de briser seul l’omerta via sa publication sur son compte Facebook. Une sortie qui a fortement déplu à son employeur qui le vit d’ailleurs comme une trahison, un manque d’honneur.
La rupture consommée et le départ officiel du coach étant programmé pour la mi-janvier, la FBF s’active en coulisse pour le recrutement du successeur de Rohr. Plusieurs pistes sont ainsi évoquées.
Yiyé BAZIE
