Il a été porté à la tête de la boxe arabe au Burkina Faso le 15 janvier 2021 par le président de la Fédération africaine de boxe arabe, Eric Richard Ella Békalé. Anasse Koanda, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un ancien champion national de boxe anglaise des poids mi-moyen et entraineur international de boxe anglaise. Dans cet entretien, il revient sur sa nomination, la préparation des athlètes burkinabè pour le gala de Russie en avril, ses ambitions et les objectifs du Burkina Faso au gala international de Russie.
Letalon.net : Par une décision en date du 15 janvier 2021, vous avez été nommé par le président de la Fédération africaine de boxe arabe Eric Richard Ella Békalé, comme représentant de la FABA au Burkina Faso. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
Anasse Koanda : C’est avec une grande satisfaction et humilité que nous avons accueilli cette nouvelle. Nous savons que les défis à relever sont énormes. Mais avec le soutien de tous, surtout des journalistes, nous arriverons à atteindre nos objectifs.
Letalon.net : Comment s’est passé le processus de désignation ?
Anasse Koanda : Le processus de désignation s’est fait sur proposition avec un CV à l’appui. Cela a ensuite été laissé à la discrétion du président de la FABA. Nous profitons de votre interview pour traduire notre reconnaissance et celle de mon pays, le Burkina Faso au président de la FABA, Éric Richard Ella Békalé.
Letalon.net : En avril prochain, la Russie accueillera le premier grand gala international de boxe arabe. Peut-on en savoir davantage sur l’identité des boxeurs burkinabè qui prendront part à cette compétition ?
Anasse Koanda : Au départ, la FABA a donné deux places à chaque pays. Mais par la suite, chaque pays pouvait ajouter des combattants. Mais, nous avons opté de présenter deux boxeurs vu nos moyens limités et les difficultés de la préparation. Ensuite, la sélection a été faite sur la base du vécu des athlètes, leurs possibilités d’allier plusieurs sports de combats notamment la boxe anglaise et un autre sport de combat utilisant les pieds, saisies, balayages comme le karaté, le taekwondo, le vovinam-viet-vo-dao, le kung-fung wushu, le judo, la lutte traditionnelle…
A cela s’ajoute le critère de performance, c’est-à-dire qu’il faut être un champion national dans un des sports de combats suscités. Le tout est couronné par la discipline et le respect des autres. Au regard de tous les critères cités, nous avons retenu Israël Phinée Mano qui boxe dans la catégorie des 90 kg et Hermann Nebié dans la catégorie des 69 kg.
Letalon.net : Une compétition de ce genre exige une bonne préparation. Qu’en est-il de nos deux représentants ?
Anasse Koanda : Nos deux représentants ont commencé la préparation en février 2021 du côté de l’Institut des sciences du sport et du développement humain (ISSDH) ex-Institut national de la jeunesse, de l’éducation physique et sportive (INJEPS). Ils sont entre de bonnes mains. Des coaches aguerris et expérimentés les prennent en charge.
Seulement, les moyens ne suivent pas pour une préparation dans de bonnes conditions. Nous lançons un appel à tous ceux qui peuvent nous accompagner dans cette aventure surtout le ministère des Sports et des Loisirs de nous soutenir. Nous saluons déjà l’accompagnement du ministère de tutelle et en voulons plus car les enjeux en valent la chandelle.
Letalon.net : Pensez-vous qu’ils aient des chances de décrocher une ceinture ?
Anasse Koanda : Nous avons des chances de ceintures, vu le niveau de nos athlètes. Nous sommes confiants et convaincu de nos forces quand à nos chances de ceinture.
Letalon.net : Quels sont les objectifs du Burkina dans cette compétition mondiale ?
Anasse Koanda : Les objectifs du Burkina Faso, c’est d’avoir une ceinture et de revenir avec des projets de développement du sport en général et de la boxe arabe en particulier. Cette grand-messe sera le lieu aussi d’échanger sur des projets de développement entre les décideurs, les hommes d’affaires…
Letalon.net : La boxe arabe est l’une des plus récentes disciplines de combats. Croyez-vous que la discipline puisse prospérer et égaler ses sœurs et concurrentes ?
Anasse Koanda : Bien sûr, l’appétit vient en mangeant. Nous avons foi que notre bébé va grandir et devenir un homme à même de concurrencer les autres sports de combat, Inchallah.
Letalon.net : Comment comptez-vous vous y prendre pour implanter durablement la boxe arabe au pays des hommes intègres ?
Anasse Koanda : Pour implanter durablement la boxe arabe au pays des hommes intègres, nous allons commencer par la formation. Qui dit formation dit création d’écoles de boxe arabe. Ensuite, nous comptons ouvrir un centre national de boxe arabe qui va allier boxe et apprentissage d’un métier surtout pour les enfants en situation de vulnérabilité. Ensuite viendront les clubs, les districts, les ligues et la Fédération. Et tout cela sera entouré d’une grande communication, car sans communication pas de visibilité. Je vous remercie.
Entretien réalisé par Philippe BATIONO pour Letalon.net
