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Dr Fernand Nana : « Le TIV est une tribune pour les joueurs qui veulent aller dans le professionnalisme »

Ancien volleyeur, Dr Fernand Ouédraogo est depuis directeur sportif de l’Association sportive du Tuy (AS Tuy), club de volleyball, et promoteur de l’Académie des sports de Houndé qui initie les jeunes au football et au volleyball. Celui qui est pharmacien de formation a ajouté une corde à son arc depuis 2019. Avec des amis passionnés de volleyball comme lui, ils ont mis sur les fonts baptismaux le Tournoi international de volleyball de la ville de Bobo-Dioulasso (TIV) dont la deuxième édition se déroule du 24 au 28 mai 2023 dans la ville de Sya. Dans cet entretien que le promoteur nous a accordés, il aborde les préparatifs du tournoi et les défis liés à son organisation.

D’où vous est venue l’idée d’initier le Tournoi international de volleyball (TIV) de Sya ?

Je porte le projet. Mais, c’est un ensemble de personnes qui ont pensé à ce tournoi. A partir des années 2019 avec l’arrivée de la Covid19, beaucoup d’événements qui ont été annulés. Dans le monde du volleyball, certaines compétitions ont été arrêtées notamment les compétitions qui concernent les clubs au niveau international. Nous nous sommes dits qu’il y avait peut-être une possibilité d’instaurer un tournoi international de volleyball au niveau du Burkina Faso. Pour le choix de la ville de Bobo-Dioulasso, c’est juste pour permettre au public sportif burkinabè et des autres pays de venir découvrir la belle région des Hauts-Bassins et du Burkina Faso. C’est ainsi que le projet est né. Nous l’avons ensuite présenté au niveau de notre ligue, celle des Hauts-Bassins qui a également trouvé que c’était une très belle idée. Nous sommes ensuite allés au niveau de la Fédération burkinabè de volleyball qui a également associé ses forces à notre idée. C’est comme cela que nous avons monté le projet. Et comme il est porté par la ligue et la fédération, elles l’ont porté au niveau du ministère en charge des Sports. Cette année, nous sommes à la deuxième édition. Donc, nous pensons donc que c’est un projet qui a sa place dans l’échiquier sportif burkinabè et nous en sommes satisfaits, du moins jusque-là.

Avant la tenue de la deuxième édition du 23 au 28 mai 2023, quel bilan faites-vous de la première édition du TIV ?

Pour nous organisateurs, la première édition était une très belle réussite. Nous avons eu deux grandes finales. Une finale homme remportée par l’AS Poste du Burkina Faso et une finale dame remportée par un club du Ghana, El-Wak. C’était l’équipe vice-championne du Ghana. C’est donc dire le niveau des équipes qui étaient présentes à la première édition. Cela a permis aux clubs burkinabè qui n’ont généralement pas les grands moyens pour faire des déplacements à l’extérieur pour participer à des compétitions d’une telle envergure de se mesurer à de grands clubs dans la sous-région je vous rappelle que l’année qui a suivi, l’AS Douanes a remporté la Coupe des clubs champions de la zone 3 qui regroupe les pays de la sous-région. Ce n’est donc pas anodin. Je pense que le TIV a permis à nos clubs de voir les autres équipes dérouler leur jeu et de mieux se préparer. Au final, cela fait la fierté du Burkina Faso. Au-delà de cela, nous pensons que ce sont des tribunes pour les joueurs qui veulent aller dans le professionnalisme. Il faut jouer, être vu par des clubs qui sont plus nantis que nos clubs pour espérer être appelé. Comme on le dit, ce n’est pas qu’au football. Le volleyball peut nourrir son homme si vous êtes dans un club qui reconnait votre valeur.

Quels sont les clubs attendus à cette deuxième édition du TIV ?

Nous avons dix clubs dont six clubs dans la compétition des hommes et quatre clubs dans le tournoi dames. Parmi les clubs en hommes, il y a quatre clubs du Burkina Faso dont deux à Ouagadougou et deux clubs de la zone ouest. Il y a également AS Commune 5, vice-championne du Mali et El Wak Wings est le 3e du championnat du Ghana qui revient pour prendre sa revanche. Il faut dire que ces deux clubs étrangers sont les meilleurs de leur pays. Cela pour dire que le niveau va être assez élevé. Pour ce qui concerne le Burkina, l’AS Poste, détenteur du trophée, est là pour défendre son titre.

Au niveau des dames, nous avons l’AS SONABEL qui vient fraichement d’être vice-championne des clubs de la zone 3. Une équipe de très belle facture qui va se mesurer pour la première fois à El Wak Wings du Ghana. Ce sera une rencontre au sommet pour savoir si les Burkinabè vont pouvoir arracher ce trophée que les Ghanéens avaient remporté il y a deux ans.

Avec les difficultés notamment d’ordre sécuritaire rencontrées par le Burkina, les clubs vous ont-ils rassuré de leur présence à cette édition ? Les mesures sont-elles prises pour assurer un beau tournoi ?

Il faut reconnaitre que cette édition se déroule dans un contexte particulier. Nous rencontrons des difficultés sécuritaires au Burkina Faso et l’image que cela véhicule à travers le monde. Mais, le comité d’organisation, depuis un certain temps, a travaillé à rassurer tous ces clubs que nous mettons tout en œuvre pour que la fête puisse se dérouler dans un esprit de résilience. Nous voulons également montrer aux yeux du monde que malgré ce défi qui nous a été imposé, les Burkinabè sont prêts à le relever. Le comité d’organisation est dans cet esprit. Les clubs inscrits pour participer à cette édition l’ont compris et donc nous travaillons main dans la main pour que tout se passe bien. Il y a des mesures sécuritaires qui ont été prises mais que nous n’allons pas dévoiler car cela reste de la discrétion du comité d’organisation. Mais rassurez-vous, nous faisons tout pour que tout se passe au mieux.

Un tournoi d’une telle envergure nécessite des moyens importants. Avez-vous réuni les fonds nécessaires pour une organisation à la hauteur de vos ambitions ?

Le Tournoi international de la ville de Bobo-Dioulasso, c’est un budget d’environ 30 à 40 millions de francs CFA. Pour un tournoi international, ce n’est pas extraordinaire. Mais dans notre contexte, ce sont des sommes difficiles à mobiliser. Fort heureusement, nous avons des partenaires qui ont compris l’importance de ce tournoi et qui nous soutiennent. Il y a bien sûr des partenaires institutionnels comme le ministère en charge des Sports, le Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL), la fédération burkinabè de volleyball qui nous aident techniquement et financièrement. Au-delà de cela, il y a des partenaires privés qui sont intervenus pour que cette belle fête puisse se tenir. Je rappelle aussi que c’est un tournoi international donc, les équipes participantes paient des frais de participation. Donc l’un dans l’autre, même si on n’a pas bouclé à 100% le budget, nous pensons que le budget qui a été mobilisé nous permettra de présenter une belle fête, un beau tournoi international car cela va également de l’image que nous véhiculons de notre pays.

Quelles sont vos attentes ?

Nous souhaitons que cette compétition soit suivie par le public sportif burkinabè. Egalement que les athlètes soient dans les meilleures conditions pour nous offrir le plus beau spectacle possible. Quoi que l’on dise, le sport à un tel niveau, c’est le spectacle que les gens demandent à voir. Nous mettons tout en œuvre pour que l’environnement soit favorable afin que l’athlète puisse s’exprimer au mieux. Au-delà de cela, nos attentes sont que nos autorités, sportives, religieuses, coutumières… puissent nous soutenir en étant présentes et montrer aux yeux du monde que le Burkina Faso reste résilient et continuent d’organiser ses grands événements malgré tout ce qu’on peut voir comme difficulté.

En termes de perspectives…

C’est un tournoi qui est appelé à grandir. Pour le moment, nous n’avons que des clubs de la sous-région. Nous avons essayé de mobiliser cette année le Nigeria qui est un grand pays de volleyball. Malheureusement, ça n’a pas marché. Mais nous ne baissons pas les bras et espérons pouvoir les mobiliser pour les prochaines éditions. Il y a également le monde arabe, les pays maghrébins qui ont un style de volleyball différent du nôtre. Donc, il faut travailler à pouvoir mobiliser ces équipes, à les faire venir dans nos contrées tournoi de sorte à permettre à nos athlètes de jouer contre ces clubs d’une certaine envergure. C’est seulement ainsi qu’on pourra non seulement faire voir nos joueurs qui ont du talent mais également grandir en termes de performance sportives. Il faut dire que le TIV vise à aller plus haut que ce qu’on a connu à la première édition.

Entretien réalisé par Philippe BATIONO pour Letalon.net

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