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FASOFOOT : La revanche des « incompétents »

Encore une saison avec la consécration pour les entraineurs locaux. Auteur d’un doublé à la tête de Rahimo FC, Boureima Zongo vient confirmer la mainmise des entraineurs burkinabè sur le championnat national depuis maintenant cinq saisons. Il y a dix ans, personne n’aurait parié sur une telle hégémonie des locaux tant ils passaient pour n’être que des incompétents vis-à-vis des entraineurs étrangers.

L’ancien coach du Racing, club avec lequel, il avait terminé deuxième du championnat ne fait ni vagues, ni bruit. D’autres à sa place auraient sans doute chauffé les ondes médiatiques et crié à l’injustice. Après une première saison sur le banc de Rahimo FC où il cohabite avec le ghanéen Nii Abou, Brama Zongo dirige seul le navire et termine à la troisième marche du podium. La saison suivante, 2017-2018, Bra’ voit le portugais Victor Urbano passer numéro un, les résultats ne suivent pas et le club joue à un moment à se faire peur.

De retour sur le banc en qualité de coach principal, Brama Zongo inculque aux gamins de Bama un nouveau souffle. Les résultats sont de nouveau au rendez-vous et le club rafle tous les titres de la fin de saison. Championnat, Coupe du Faso avec certainement de nombreux trophées individuels à venir pour les joueurs et même l’entraineur.

Avec ce sacre, Brama Zongo succède à Oscar Barro et Kamou Malo au palmarès des entraineurs locaux sacrés champions. Le dernier titre en date pour un entraineur étranger remonte à la saison 2013-2014. Les « expatriés» avaient, il faut le souligner, dominer et même écraser la concurrence. De la saison 2007-2008 à la saison 2013-2014, tous les titres de champions ont été raflés par des techniciens venus d’ailleurs. Diabaté avec l’EFO en 2008, Cheick Oumar Koné avec l’ASFA Yennenga en 2009, 2010, 2012 et 2013. Michel Kigoma en 2011 avec l’ASFA Yennenga et Alou Badra Diallo en 2014 avec l’EFO. Sept titres de champions consécutifs au nez et à la barbe des locaux.

Dans la décennie précédente, ce ne fut guère mieux pour les locaux. De 1999 à 2009, les locaux n’avaient remporté que 4 titres mais jamais d’affilée. Le duo Seydou Zerbo dit Kroll-Xavier Kaboré en 2000, Séraphin Dargani en 2005 avec le RCK et en 2006 avec l’ASFA Yennenga. Seydou Zerbo en 2007 avec le CFO.

Sur les vingt dernières saisons, les locaux n’auront été sacrés que 8 fois. Insuffisant pour équilibrer la balance mais, une chose nous semble importante à reconnaitre, les expatriés n’ont plus pignon sur rue. Cheick Oumar Koné, Lago Bailly, Jean François Losciuto, Xavier Minoungou, Issa Kolon Traoré, Yaya Koné, Jean Jaurès Baia, la liste des expatriés arrivés sur des bancs de D1 ces dernières saisons est longue. Aucun titre glané. Certains ont même fait dégringoler les équipes dont ils avaient la charge. Depuis 2014 et le titre de Badra Alou, tous les trophées ont été l’affaire des locaux.

La fin du complexe face à l’entraineur expatrié…..

Finie la recherche de l’oiseau rare sur le banc de touche. Les gros clubs l’ont sans doute compris cette année. A l’ASFA Yennenga ou à l’EFO, ont aurait sans doute mis en avant un manque d’expérience pour refuser Boureima Zongo. Des Boureima Zongo, il n’en manque pas, pour peu que confiance leur soit accordée. Ces dernières années, de jeunes techniciens ont trouvé grâce aux yeux de certains clubs, pas forcément les plus gros. Mahamadi Bague au RCB, Mousso Ouédraogo, sur la brèche depuis quelques années. Pour ne citer que ces deux et de démontrer que les techniciens burkinabè ont du cran même quand ils paraissent jeunes.

Si en 2015, on avait, maladroitement affirmé qu’aucun local ne pouvait diriger les Etalons, on s’est depuis lors ravisé. Selon plusieurs sources concordantes, Kamou Malo pourrait prendre place sur le banc des Etalons à l’issue du contrat de Duarte. Il est clair, les incompétents d’hier sont devenus des cibles recherchées aujourd’hui. Oscar Barro, Amadou Sampo, Mahamadi Bagué, Mousso Ouédraogo, Zié Eric Ouattara et les autres représentent à coup sûr l’avenir de notre football. En effet, sur ces cinq dernières saisons, aucun entraineur « étranger » n’a intégré le top 5 du classement, c’est donc dire que l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs qu’ici.

Techniquement et tactiquement, l’entraineur burkinabè une palette beaucoup plus vaste que l’expatrié. Le plus souvent, ces derniers arrivent avec un CV vierge, sans diplômes, juste avec une réputation selon qu’on vienne du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Mali ou du Nigéria.

A voir de près, les expatriés n’arrivaient que dans des clubs nantis, ce qui leur permettait d’avoir des effectifs cousus sur mesure et donc des résultats. Avec les titres glanés ces dernières années, les locaux peuvent maintenant se regarder dans la glace sans aucun complexe en attendant de prouver, aux yeux du monde, avec les Etalons que la formation à la burkinabè marche.

Par Claude TRAORE ( www.letalon.net )

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