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Jean Baptiste Kaboré, président des supporters de SALITAS FC : « Les supporteurs ne demandent que des résultats »

Jean Baptiste Kaboré est le président des supporters de SALITAS FC, club omnisports comportant une équipe de football, une équipe de basketball et de natation. Dans cet entretien, il aborde la création du comité des supporters du club, les ambitions et revient également sur la décision du comité d’urgence de la FBF.

 Comment a été créé ce comité de supporters ?

Nous avons créé ce comité depuis que le club était en D3, il y a 5 ou 6 ans. Nous avons cru au projet du colonel et ancien ministre des Sports et des Loisirs, Yacouba Ouédraogo. Nous lui avons fait confiance et nous avons dit qu’il fallait créer un comité de supporters pour accompagner ce club. Vu le sérieux qui est mis, nous pensons que le centre ira très loin.

Comment êtes-vous organisés au sein du comité ?

Nous avons un bureau et un président d’honneur en la personne de George Marshall. Nous avons aussi un comité d’animation au sein du bureau. Chaque fois qu’il y a un match, l’appel à la mobilisation est lancé. Même si nous ne sommes pas en grand nombre vu que c’est un nouveau club, nous sommes convaincus que nous serons plus nombreux à l’avenir. Pour accompagner et soutenir notre équipe, nous mettons l’accent sur la mobilisation parce que chaque match est important. Il faut se mobiliser et être derrière l’équipe. Nous initions des cotisations pour pouvoir prendre en charge nos différentes dépenses comme l’achat d’eau, le déplacement.

Comment avez-vous vécu la qualification historique de votre club en phase de poule de la Coupe CAF ?

C’est avec joie que nous avons suivi cette qualification historique. SALITAS est le premier club de l’histoire du football burkinabè à s’être qualifié pour la phase de groupe d’une compétition africaine. Cela ne nous a pas surpris puisque comme je l’ai dit nous avons foi en ce projet. Nous avons un fondateur et un directeur sportif sérieux. Tous les joueurs qui viennent ici ont du talent. Nous sommes aussi très bien organisés. Et j’ai foi que nous allons aller très loin.

En terme de nombre, vous avez un petit comité par rapport aux autres clubs. En plus SALITAS est un club omnisports. Comment comptez-vous « recruter » pour avoir des supporteurs à l’image des clubs comme l’EFO ou l’ASFA-Y ?

Je pense que cela passe par la performance de l’équipe. Si le club arrive à engranger des titres, si nous sommes toujours leaders du championnat, si nous remportons plusieurs fois le championnat, si nous jouons les quarts de finale ou les demi-finales et pourquoi pas la finale de la Coupe CAF et de la Ligue des champions… cela va créer l’engouement autour du club. Les uns et les autres vont rejoindre le club et le comité des supporters. Les supporteurs ne demandent que des résultats. En Europe par exemple le Barça et le Real Madrid ont beaucoup de supporters parce qu’ils sont leaders. Les clubs leaders ont toujours beaucoup de supporters. Nous faisons notre bonhomme de chemin et nous pensons qu’à l’avenir nous aurons plus de supporters que n’importe quel club au Burkina.

Revenons à cette décision du 4 mai qui a consacré l’annulation du championnat. Comment avez-vous accueilli cela ?

Comme je le dis, j’ai accueilli cette décision avec amertume. En tant que journaliste, vous pouvez analyser la décision pour voir. Elle est très difficile à comprendre. A 6 journée de la fin, on pouvait se concentrer pour finir ce championnat. En Allemagne il y a eu plus de décès, mais ils ont repris le championnat. Pourquoi nous sommes-nous précipités au Burkina pour prendre la décision alors que le Cameroun ou encore la Côte d’Ivoire ont attendu jusqu’au 5 ? Comme je l’ai dit c’est une injustice.

Que fallait-il faire selon vous ?

Il fallait tout simplement s’arranger avec les mesures de sécurité au niveau des stades ou même jouer à huis-clos. On sait tous que le championnat burkinabè ne draine pas beaucoup de supporters au stade. On pouvait même observer une distance de deux ou trois mètres dans les gradins. Nous avons un très grand stade. C’est un manque de volonté. S’il y avait de la volonté au niveau de la Fédération, on pouvait terminer le championnat sans qu’il n’y ait eu un seul contaminé. Ce n’est pas très responsable, je pèse mes mots. Je suis sûr que si c’était un autre club quelconque, la décision serait différente.

Comment voyez-vous le club dans les prochaines années ?

Comme le dit le président du club. Nous avons montré à tout le Burkina et toute l’Afrique de quoi nous sommes capables. Nous allons jouer la Coupe CAF à fond et aller le plus loin possible. Quand le championnat va débuter, nous allons tout faire pour que nous soyons champions après 20 journées. Nous avons déjà mis dans la tête des joueurs que nous devons tout faire pour être champions après 20 ou 25 journées. Si c’était le cas, on ne serait pas à ce stade. Nous avons les moyens de réaliser cela. Nous sommes l’équipe la plus structurée et avec les joueurs de talent que nous allons recruter, ce sera possible.

Entretien réalisé par Yiyé Yannick BAZIE (www.letalon.net)

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