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Nouredine Balora, gardien Etalons : « Si j’ai ma chance, je montrerai de quoi de je suis capable »

Avec Hervé Koffi, Babayouré Sawadogo et Kilian Nikiéma, Noureddine Balora est l’un des quatre gardiens de but des Etalons du Burkina. Depuis sa tendre enfance où il tapait dans la sphère en cuir à Pô (région du Centre-sud), le jeune ramasseur de balle a fait son bonhomme de chemin à l’Olympique du Nahouri, à l’Etoile filante de Ouagadougou avant de se retrouver du côté de Namungo FC en Tanzanie. Dans cet entretien qu’il nous a accordé à Johannesburg, au lendemain du match contre l’Eswatini comptant pour la 2e journées des éliminatoires de la CAN 2023, le portier retrace son parcours, évoque les difficultés qui ont émaillé celui-ci ainsi que la rivalité en sélection nationale. Interview !

Comment s’est fait l’apprentissage du petit Nouredine, comment s’est fait tes premiers contacts avec ce sport ?

Noureddine Balora : Je suis originaire de Pô (ville du centre-sud du Burkina, Ndlr). Déjà tout-petit, je sortais de temps à autre pour jouer au football avec les plus grands de l’Olympique du Nahouri. Au début, je ne jouais pas encore. J’étais en quelque sorte un ramasseur de balles. Par la suite, j’ai été retenu comme 5e gardien de but de l’équipe dans les années 2008. Je prenais également part aux différentes compétitions de quartiers.

Concernant les grandes compétitions comme la Coupe du Faso, les équipes de Pô y prenaient part également. Une fois l’équipe de FABAO (Fans du FC Barcelone à Ouagadougou, Ndlr) affrontait l’équipe de Pô à Manga. Les dirigeants ont fait appel à trois gardiens de but dont moi. Une fois arrivés à Manga, les choses ont changé puisque j’étais le seul à avoir mes papiers scolaires. J’ai finalement été titularisé pour ce match que nous avons gagné 3 à 2. Je me suis tellement donné à fond durant le match que les dirigeants de FABAO m’ont retenu et m’ont amené avec eux à Ouagadougou.

Au départ à FABAO, j’étais 4e dans la hiérarchie des gardiens. Un jour j’ai eu ma chance et je l’ai saisie. Ensuite, nous avons joué le championnat et nous sommes montés en 2e division. J’ai également terminé parmi les meilleurs gardiens de la D2. A l’issue de la saison en 2016, l’EFO m’a recruté. J’ai passé trois saisons dans ce club et j’ai remporté la Coupe du Faso 2017. A l’issue de la saison 2017-2018, je suis allé en Tanzanie.

La Tanzanie n’est pas une destination courante pour les footballeurs burkinabè. Comment t’es-tu retrouvé dans ce championnat ?

C’est à partir de l’EFO (Etoile filante de Ouagadougou, Ndlr). J’étais au terme de mes trois ans de contrat. Ensuite, je suis allé en Tanzanie pour passer un test que j’ai réussi. C’est à partir de là que l’aventure a commencé.

Comment te retrouves-tu en Tanzanie alors qu’il y avait certainement d’autres options.

Je crois que Dieu était derrière moi. Je suis arrivé en Tanzanie en territoire inconnu comme un grand inconnu. Le manager qui m’a amené là-bas m’a abandonné en Tanzanie. Je ne connaissais personne et c’était vraiment difficile. Je devais signer avec Young Africans mais arrivé à l’aéroport, celui qui devait m’attendre pour la signature n’était pas là. Je l’ai appelé plusieurs fois mais son numéro ne passait pas. Ensuite, j’ai tenté de joindre le directeur du club qui m’a dit qu’il était toujours en Europe et d’attendre son retour. Mais, je ne pouvais pas attendre parce que mon argent de poche était fini.

Finalement, j’ai préféré aller chez un ami. Ce dernier m’a informé que son club vient de monter en première division. Ce club, c’est Biashara United. Il m’a amené là-bas et ils m’ont dit qu’ils allaient me mettre en test pendant trois semaines. Mais, j’ai juste fait trois jours d’entrainement et j’ai été retenu. J’ai signé mon contrat le 4e jour. J’ai disputé 38 matches au cours de la saison avec 18 cleensheets (matches sans encaissés de but, Ndlr) et j’ai été meilleur gardien. La saison suivante, Namungo FC m’a sollicité. Avec Namungo FC, nous avons joué la finale de la coupe de Tanzanie (2019) et la Super coupe.

A Namungo, j’ai encore été meilleur gardien avec 16 cleensheets. A l’issue de la saison, les dirigeants ont décidé de prolonger mon contrat d’une saison. Le contrat a expiré l’année dernière. Il y avait quelques clubs qui s’intéressaient à moi. Il y avait Simba Sports Club, Azam FC et Young Africans, les trois grands clubs de la Tanzanie.

Mais les dirigeants n’ont pas voulu me laisser partir alors que j’avais vraiment envie d’évoluer dans un club plus huppé. Donc, j’ai préféré ne pas renouveler avec Namungo FC et je suis allé à Kagera car de là-bas, je sais que je pourrai facilement évoluer dans n’importe quel club qui aura besoin de mes services.

Cette saison n’a pas été facile pour toi puisque tu as manqué plusieurs matches surtout en début de saison. Raconte-nous !

C’était une saison difficile. La Tanzanie, c’est un autre monde. Ce n’est pas le Burkina Faso. Il y a une grande différence car là-bas on joue avec des papiers notamment un permis de travail. Il faut forcément avoir le permis pour pouvoir jouer le championnat alors que tous ces papiers coûtent très chers. Donc à un moment donné, les gens disaient que Balora était sur le banc et que je ne jouais pas avec mon club.

En réalité, ma carte venait d’expirer. Et comme il y avait des clubs qui me sollicitaient, mon club ne voulait pas renouveler ma carte de peur que je m’engage ensuite avec un autre club. Car si je pars après le renouvellement de ma carte, c’est une perte pour eux. Donc, ils ont décidé de ne pas renouveler ma carte pour m’obliger à rester. C’est pour cela que j’ai eu des difficultés. Mais après, tout est rentré dans l’ordre et j’ai commencé à compétir. Je n’ai plus eu de problème.

Avant ta première convocation tu n’étais pas très connu du grand public. Comment as-tu accueilli cette première liste dans laquelle figurait ton nom ?

Je remercie le bon Dieu pour ma troisième convocation. J’évoluais dans le championnat tanzanien où j’ai été élu deux fois meilleur gardien. C’est à travers ces performances que j’ai été convoqué pour la première fois puis la deuxième fois et cette fois encore. J’espère que ça va continuer ainsi.

Raconte-nous comment s’est passé ta première convocation. Etait-ce une surprise ?

J’étais vraiment surpris. Mais, je m’attendais à cela. En allant hors du pays, je suis aussi allé représenter le Burkina Faso. Donc, je pense que ce sont les efforts que je fais et mes performances qui m’ont valu ma convocation. Je suis très content et fier de porter le maillot de l’équipe nationale, car c’est le rêve de tout footballeur de défendre les couleurs de son pays.

Selon Noureddine Balora, l’ambiance au sein du groupe et des portiers est bonne

En équipe nationale, la concurrence est rude avec les autres gardiens de but malgré l’amitié qui vous lie. Comment vis-tu cette ambiance ?

L’ambiance est très bonne au sein du groupe et entre les gardiens. Et cela n’est pas seulement au niveau du football mais partout. Il faut respecter les ainés et c’est ainsi dans tous les domaines. Je suis content et je m’entends bien avec le grand-frère Koffi, le grand-frère Baba (Babayouré Sawadogo, Ndlr) et avec mon petit-frère Kilian. Je respecte tout le monde. Dans le football, il y a un temps pour tout. Le poste de gardien de but est très difficile et si ton moment arrive, si tu gagnes ta chance il faut bien la saisir. Si Dieu me permet encore de revenir en sélection, si je gagne ma chance, je vais montrer de quoi de je suis capable aussi.

Depuis que tu es international burkinabè, peut-on dire que les regards ont changé vis-à-vis de toi en Tanzanie ?

Oui bien sûr. Je suis plus reconnu. Avec le frère Yacouba Songné qui évolue aussi dans ce championnat, les choses se passent bien. En tout cas si tu arrives en Tanzanie et que tu demandes qui est Balora, les gens te diront qui je suis. C’est ma 4e saison en Tanzanie et si tu n’es pas bon, tu ne peux pas faire 4 ans dans un championnat étranger surtout que certains viennent, font une année et quittent. Je pense que je suis reconnu en Tanzanie, je me bats et je vais continuer ainsi.

Dans sa carrière, un footballeur aspire toujours à mieux. Comment vois-tu ta carrière ?

Je pense que les choses à mon niveau avancent bien. Le championnat finit dans trois journées, le 29 juin. Il y a des clubs qui sont intéressés par mon profil. Je pense que par la grâce de Dieu je vais bientôt commencer à décider de mon avenir.

Entretien réalisé par Bouélé Philippe BATIONO (Le Quotidien)

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