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Riadh Belkhir, préparateur physique Etalons : «L’objectif avec cette génération, c’est gagner un titre et jouer le Mondial»

Amis et collaborateur de longue date du sélectionneur des Etalons Hubert Velud, Riadh Belkhir a rejoint le staff de ce dernier au Maroc lors du stage du 28 mai au 9 juin dernier soldé par deux victoires contre le Cap Vert et l’Eswatini. En raison de sa double casquette de préparateur physique et d’entraineur diplômés de l’école française, l’homme de 45 ans qui a roulé sa bosse un peu partout sur le continent est un atout pour le staff des Etalons du Burkina. Dans cette interview à nous accordée, le Franco-algérien revient sur son parcours, sa relation avec Velud, l’ambiance au sein du groupe, ses objectifs et la qualité des joueurs des joueurs burkinabè.

Depuis combien d’années est-tu dans le métier de préparateur physique ?

Riadh Belkhir : J’ai une double fonction pour être sincère. J’ai commencé très jeune parce que j’ai été joueur en Algérie. Je me suis blessé et j’ai arrêté jeune. Donc, j’ai commencé à entrainer en 1998 et cela fait presque 25 ans que je travaille. J’ai commencé comme tout le monde en mode amateur avec l’école de foot, avec les petits, les U17, U19, les séniors. Après, je suis parti en France où j’ai passé tous mes diplômes d’entraineur et de préparateur physique. J’étais à la faculté du sport STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives, Ndlr). Après, j’ai travaillé en club amateur, entraineur des 19 ans nationaux, 18 ans nationaux, CFA 2 (Championnat de football amateur 2, Ndlr), CFA, CFA nationale, 3e division en France… Ensuite, je suis parti à Amiens où je m’occupais des U19 nationaux.

J’ai eu une très bonne expérience en 2013 avec l’ES Sétif d’Algérie. Dès la première année, j’ai gagné le championnat. La deuxième année, j’ai gagné la Ligue des champions, la Super coupe d’Afrique, la Super coupe d’Algérie et joué la Coupe du monde des clubs. J’ai gagné en 2014 cette Ligue des champions en tant qu’entraineur adjoint et préparateur physique contre le club de Dayo, l’AS Vita Club qui était entrainé par Florent Ibengué. Après en 2016-2017, je suis parti en Arabie Saoudite pour deux ans à Al-Wahda. En 2018, je suis ensuite retourné en Algérie au Mouloudia d’Alger pour deux ans où j’ai travaillé avec l’entraineur Bernard Casoni. Après cette expérience, je suis revenu avec Hubert Velud en sélection du Soudan. En un an et demi, nous avons qualifié l’équipe à la CAN 2019 et à la Coupe arabe.

Raconte-nous comment s’est fait ta rencontre avec Hubert Velud.

Je connais Velud depuis 20 ans parce qu’on était dans le même championnat en Algérie. On a travaillé ensemble. J’ai failli travailler avec lui au TP Mazembé mais j’étais déjà partie en Arabie où j’avais une offre un peu plus intéressante. C’est une connaissance de très longues années. C’est la première fois que je travaille avec lui en sélection après le Soudan. Dès qu’il m’a fait appel, surtout lorsqu’il s’agit d’une sélection comme les Etalons du Burkina Faso, ça ne se refuse pas. Il y a vraiment beaucoup de talent dans cette équipe. Il y a vraiment quelque chose à faire.

Lorsque Hubert Velud te contacte pour intégrer le staff des Etalons du Burkina, comment accueilles-tu cette nouvelle ?

D’abord j’étais très content car c’est un signe de confiance. Il m’a fait confiance par rapport à ma personne et par rapport à mes compétences puisqu’on ne fait pas confiance seulement parce qu’ils sont gentils mais aussi parce qu’ils sont compétents. J’ai aussi beaucoup d’expérience parce que cela fait 20 ans que je travaille en Afrique. Je connais bien l’Afrique, la Coupe d’Afrique, les différentes sélections, les clubs… Je connais tous les championnats, je connais les joueurs même ceux qui évoluent en Europe. J’habite à Amiens en France et je connais surtout les clubs de Ligue 2. Donc, j’étais forcément content dès qu’il m’a appelé tout de suite j’ai dit OK.

Ça ne se refuse pas une sélection comme le Burkina. J’ai vu le parcours que les Etalons ont fait récemment lors des éliminatoires de la Coupe du monde. D’abord, ils n’ont pas perdu contre l’Algérie. Je suis Algérien et c’est une très bonne performance. Le Burkina est l’équipe qui a fait suer l’Algérie. Ensuite, le parcours à la CAN avec une place de demi-finaliste. Pour moi, c’est l’une des deux meilleures équipes nationales du moment. Il y a le Burkina et le Sénégal, après il y a l’Algérie qui a en ce moment des problèmes.

Selon Riadh Belkhir, entente et respect mutuel règnent au sein du staff des Etalons

En qui consiste exactement ton boulot au sein du staff des Etalons du Burkina ?

C’est très simple. Je m’occupe de la préparation physique, la performance des joueurs, c’est-à-dire voir le physique des joueurs et de les mettre en forme le jour du match. C’est aussi simple que cela mais c’est un travail de suivi parce qu’on a des joueurs qui jouent, des joueurs qui ne jouent pas. Il y a certains qui ont joué beaucoup de matches d’autres peu de matches. Lors du dernier regroupement, il y a des joueurs qui avaient joué deux jours avant leur arrivée en regroupement comme Dayo ou Sangaré. Dans ce cas, c’est plus la préparation individualisée ensuite collective.

Comment ça se passe ? Y-a-t-il une école pour les préparateurs physiques ?

Oui. Il y a des diplômes et des universités ou des facultés de préparation physique. C’est un parcours universitaire et c’est ce qu’on appelle STAPS. J’ai eu la chance de faire cela en Algérie et de reprendre toutes mes études en France. J’ai eu mes diplômes en éducation physique avec une spécialisation en entrainements sportifs. Il y a plusieurs spécialités comme professeur d’EPS, pour être entraineur-préparateur physique… Ma spécialité, c’est plus les entrainements sportifs. J’ai également le diplôme UEFA A en football, la Licence CAF A en football.

Dis-nous comment tu te sens au sein de ce staff que tu viens de rejoindre. Quelle est l’ambiance qui y règne ?

L’intégration s’est passée très vite vu que je connais le coach Velud. Même avec Firmin Sanou également qui est quelqu’un de très intègre, de très compétent qui connait bien le groupe. Il connait la mentalité des joueurs, il connait les joueurs. Donc, ça nous a facilité la tâche. C’est comme si ça faisait deux ou trois ans qu’on travaille ensemble. Avec Daouda Diakité, entraineur des gardiens également ça se passe très bien. J’ai très bien été accueilli par les autorités, le ministère, la Fédération. Avec les joueurs également l’intégration s’est très bien passée car de toute façon, le football est universel. Et quand on a l’expérience, la compétence, le contact, le feeling se passe vite.

A présent, peux-tu nous dire quels sont tes défis et objectifs avec les Etalons.

Normalement, les objectifs, c’est le coach qui les fixe. Mais si je reste dans le même raisonnement que les Burkinabè et le coach, je suis venu pour gagner la Coupe d’Afrique. Je ne vois pas autre chose. Avec l’équipe qu’il y a, les joueurs qu’il y a, le talent qu’il y a, honnêtement je suis venu pour gagner la CAN. Quand Velud m’a appelé, il a dit que là il y a moyen de gagner la Coupe d’Afrique et de jouer la Coupe du monde. Pour moi, il faut mettre la barre très haut. Après, il faut mettre les moyens pour, il faut travailler, il faut être sérieux, humble. Il faut bien planifier les choses, il faut que tout le monde nous aide notamment les journalistes. Je pense que le ministère et la Fédération sont à 100% avec nous. On avait la présence du ministre et du président de la Fédération au Maroc, c’était très bien. Ça prouve qu’ils ont là, ils sont derrière nous qu’ils croient en notre projet. Maintenant, il faut travailler pour. Personnellement, je suis venu pour gagner le titre avec le Burkina Faso.

Que penses-tu des footballeurs burkinabè ?

Je connais très bien les footballeurs burkinabè. Que ce soient les anciens ou les nouveaux, ils sont pétris de talent. Il y a même des joueurs avec nous en équipe nationale qui jouent avec des clubs où ils doivent jouer plus haut. Mais, je pense que ça va venir parce qu’ils ne sont pas bien médiatisés ou parce qu’ils sont encore jeunes. Je pense qu’il y a une très grosse génération et ce serait dommage qu’elle ne gagne rien. Là, ils sont passés à côté de la CAN. En coupe du monde, elle est éliminée contre l’Algérie qui était costaud. Avec cette génération et celle qui arrive, je pense que c’est minimum gagner un titre et jouer la Coupe du monde.

Entretien réalisé par Bouélé Philippe BATIONO (Le Quotidien)

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